Les robes noires
Juillet 2010. Françoise revient à Saint-Pétersbourg, trois ans après son dernier séjour.
« Natacha, mon héroïne, habite-t-elle toujours dans son appartement ? Je me souviens du dernier portrait que j’ai fait d’elle en robe noire. Cela fait trois ans qu’elle ne me donne plus de nouvelles. Je repars à Saint-Pétersbourg en pleine canicule pour la retrouver. Le code d’entrée de son immeuble a changé. Impossible de la joindre. Obsédée par elle et sa robe noire, je pars à sa recherche dans les appartements communautaires que j’ai photographiés. Ceux qui restent sont presque vides, abandonnés à eux-mêmes. Parfois dans certaines chambres, dans les couloirs qui mènent à la cuisine, je croise des jeunes femmes, venant du Kamtchatka, de Vladivostok et d’Irkoutsz, attirées par les fantômes de Saint-Pétersbourg, vêtues de la fameuse « robe noire ». Alors , j’oublie Natacha. »