Pays Dogon
Selon leur tradition orale, les Dogons seraient partis du Mandé, région située au sud-ouest du Mali,
entre le XIe siècle et le XIIIe siècle et auraient immigré vers les montagnes pour éviter l'islamisation ou à
la suite d'une querelle, la première raison ayant peut-être entraîné la seconde.
Le "sigui" est la plus importante cérémonie du peuple dogon. Étudiée à partir de 1931 par Marcel
Griaule qui mourut en 1956 sans avoir pu y assister, elle a été décrite et filmée par Germaine
Dieterlen et Jean Rouch dès 1967. Cette cérémonie, qui a lieu tous les 60 ans, coïncide avec la
position d'un satellite de l'étoile Sirius, l'étoile du "sigui", "sigui tolo".
Lorsque je suis retournée au Mali sur les traces de Michel Leiris, j’ai eu la chance d’assister à la
cérémonie – sur échasses et avec les masques – d’enterrement d’un « chasseur ». Les masques sont
très répandus et variés, parmi lesquels se distingue celui monumental qui représente le serpent
iminama, atteignant dix mètres de hauteur. Les “portes de grange”, enrichies de reliefs liés à la
cosmogonie, sont également caractéristiques. Le chef du village m’a invitée à visiter la toguna, la
maison où il débat avec les sages des problèmes de la communauté. C’est une construction
ouverte érigée en général au centre des villages dogons, d’une hauteur insuffisante pour se tenir
en position debout, de façon à obliger les participants à s’asseoir et à parler posément.