Les nonnes

En 2012, Françoise Huguier va encore se mêler de ce qui ne la regarde pas : des religieuses, visitées en leurs couvents de Bogota, Cali et Popoyan, les trois villes principales de Colombie. Quelle drôle d’idée quand l’actualité du pays rime avec violences urbaines et guerre civile larvée. Alors des bonnes soeurs, franchement ! Franchement oui, car le monde de ses femmes retirées du monde, est un monde contemporain. Religieux dans un pays où 93% de la population se réclame du catholicisme. Métissé quand on voit passer sur les visages exhaussés par le voile toute l’histoire de la colonisation espagnole : celle-ci qui pourrait être une descendante des esclaves noirs d’Afrique; celle là, une espagnole de Castille; cette autre, une indienne originaire. Les nonnes sulpiciennes de Françoise sont sorties d’un missel dont on n’aurait conservé que les images pieuses. On songe à Pedro Almodovar quand il cadre quelque sainte Vierge ambigüe. Quelque chose comme : Et ta soeur!